Sécurité : Pour les clients, les enseignent devraient se pencher sur la sécurité
C’est une grande première. L’étude « sécurité et commerce », menée par Perifem et le groupe Solutions depuis 2007, offre cette année un angle inédit sur cette problématique : ce sont les consommateurs qui ont donné leur avis sur la question. 1000 consommateurs ont été interrogés en sortie de caisse dans un panel suffisamment exhaustif pour rendre les enseignements pertinents : hypermarchés, supérettes de centre-ville, parfumerie, centres
commerciaux régionaux, supermarchés et enseignes de produits culturels et de loisirs. Pour chaque type d’enseignes, une moitié des points de vente étaient situés en zones dites « sensibles », l’autre moitié en « zone non sensible ». Les résultats sont surprenants sur plus d’un point. D’abord, l’étude montre que le sentiment d’insécurité (décorrellé donc des statistiques réelles montrant une baisse cette année des vols à main armée dans le commerce) reste vivace chez le consommateur. Et que celui-ci est prêt à changer d’enseignes ou à renoncer à des achats importants et onéreux (type matériel vidéo) s’il ne se sent pas suffisamment en sécurité. Pour Franck Charton, délégué général de Perifem, ces résultats montrent que la sécurité doit devenir une priorité de même rang que le tryptique assortiment – prix – disponibilité pour les enseignes.
Même si les enseignes connaissent bien le problème et sécurisent de mieux en mieux leurs points de ventes (les atteintes contre le commerce ont fortement baissé cette année), certaines réponses de cette étude inédite (le sentiment de sécurité rend 70% des gens plus ouverts pour consommer davantage, notamment des produits onéreux) ont quand même surpris les responsables sécurité, comme Marc Sourdaine, le responsable sécurité de Système U nord ouest.
Pour le consultant Jean-Jacques Wagner (Solutions), co-auteur de l’étude, les enseignes ont réussi dans l’ensemble à sécuriser le point de vente, l’idéal étant de conjuguer moyens matériels visible (vidéo protection) et présence humaine et « occupation du terrain » (présence de gardiens, de personnel en rayons…). Mais le bât blesse en sortie du magasin : le sentiment d’insécurité du consommateur grandit dans la galerie commercial, le parking puis la voie publique. C’est donc sur la sécurisation du flux client complet que les enseignes devraient travailler.